D’abord théorisé aux États-Unis, le présentéisme caractérise un salarié physiquement présent sur son lieu de travail mais non productif. De fait, la présence ne garantit pas la performance.
Au même titre que l’absentéisme, ce comportement apparait souvent chez le salarié démotivé ou confronté à des difficultés. D’ailleurs, d’après des études récentes le présentéisme est même plus fréquent. WE PAIE vous explique aujourd’hui comment prévenir ce comportement néfaste pour l’entreprise et les salariés.
Qu’est-ce que le présentéisme au travail ?
Alors qu’aux États-Unis, au Québec et en Europe du Nord le salarié encore au bureau après 18 h est mal vu, en France une enquête menée en 2019 relève qu’un salarié sur quatre :
- n’ose pas quitter son bureau avant 18 h ;
- est embarrassé d’arriver le dernier le matin ;
- ne prend pas son arrêt maladie, ou seulement partiellement ;
- admet être déjà resté au bureau sans être efficace, juste pour être bien vu de sa hiérarchie.
Inversement, Outre-Atlantique le salarié qui reste au bureau après 18 h est perçu comme quelqu’un qui manque d’organisation et d’équilibre entre vie pro et vie perso.
Les psychologues distinguent trois typologies :
- Le présentéisme contemplatif, qui consiste à être présent au travail mais sans produire un travail concret.
- Le présentéisme stratégique, qui correspond au fait de faire des journées à rallonge à dessein d’être vu.
- Le surprésentéisme, qui revient à faire des heures supplémentaires pour achever une mission chronophage, ou pour honorer des échéances par perfectionnisme.
Qui sont les « présentéistes » ?
Les « présentéistes » sont particulièrement nombreux dans les entreprises qui valorisent le perfectionnisme et la solidarité avec ses collègues. Ce sont des entités au sein desquelles venir travailler en étant malade est considéré comme un acte héroïque.
Il peut aussi s’agir de salariés peu soutenus par leur supérieur hiérarchique, ou qui ne parviennent pas à prioriser leurs missions. Ce peut aussi être des collaborateurs qui se sentent en insécurité sur leur poste de travail.
Dans le cadre d’un arrêt maladie, les jours de carence n’étant pas pris en charge motivent aussi certains salariés à venir travailler en étant malades. Quand d’autres ont peur d’être surchargés à leur retour.
Enfin, d’autres facteurs comme la passion pour son travail ou l’ennui dans sa sphère privée peuvent aussi mener à surinvestir son emploi.
Quelles sont les conséquences du présentéisme ?
Pour le chef d’entreprise, les salariés qui se contentent de « faire acte de présence » pendant ces heures supplémentaires représentent une véritable perte quand elles correspondent à un surinvestissement non productif. En effet, le travail réalisé perd de sa qualité, les échéances ne sont pas respectées, voire même l’ambiance de travail se dégrade. Tout ceci peut aboutir à des coûts d’image importants pour l’entreprise dès lors que les clients expriment leur mécontentement.
En parallèle, le présentéisme est tout aussi néfaste pour la santé du salarié puisqu’il favorise une fatigue chronique, un mal être et l’accumulation de stress. De quoi voir apparaitre certaines pathologies telles que des AVC et des arrêts cardiaques. Et dans le cadre d’un arrêt maladie, l’inobservance de l’arrêt prescrit augmente le risque de rechute et peut finalement allonger sa durée.
Définitivement, surinvestissement ne rime pas pour toujours avec productivité.
Comment prévenir le présentéisme au sein de son entreprise ?
Même attentifs et vigilants, les dirigeants et les managers peuvent ne pas repérer les « présentéistes ». Ce pourquoi la meilleure prévention consiste à mettre en place les actions préconisées des organismes tels que l’INRS et l’ANACT qui œuvrent pour prévenir les risques psychosociaux dans l’entreprise. Ainsi les chefs d’entreprise peuvent notamment :
- réorganiser le travail dans le cadre d’un débat transparent entre les salariés et les instances représentatives du personnel ;
- mettre en place des horaires d’ouverture et de fermeture de l’entreprise à 18h ;
- concrétiser le droit à la déconnexion en interdisant l’envoi de courriels après 18h et le week-end.
Hormis ce plan d’action ou un autre, l’attention et l’écoute des managers permettent de repérer les fragilités de leurs collaborateurs. L’objectif étant de pouvoir les aider à surmonter leurs difficultés, qu’elles se présentent au travail ou dans leur vie privée.
Des managers confiants et respectueux qui encouragent un rapport serein et pondéré au travail sont les garants d’un moindre stress chez leurs collaborateurs. Ainsi accompagnés, les salariés sont plus épanouis et engagés donc performants et productifs.
Enfin, gardons à l’esprit que les activités extraprofessionnelles représentent un très bon vecteur de santé.
Besoin de conseils personnalisés ? WE PAIE vous accompagne et vous apporte des solutions sur toutes ces questions sociales. Contactez-nous !