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En temps normal, le médecin du travail se concentre sur une mission de prévention. Mais depuis le début de la crise sanitaire, il apparaît comme un renfort indispensable pour aider à limiter les risques d’infection sur le lieu de travail. Il faut dire que dans les très petites structures, la gestion des risques est difficile à mettre en œuvre, ne serait-ce qu’en raison de l’absence de service des ressources humaines par exemple. À ce titre, l’action du médecin du travail et plus globalement des services de santé au travail (SST) y est d’autant plus précieuse.

We Paie vous en dit plus sur le rôle renforcé de la médecine du travail dans la lutte contre le Covid-19.

 

Les missions étendues du médecin du travail

 

Jusqu’au 16 avril 2021, les SST sont autorisés à participer au dépistage et à la vaccination dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus. Ces activités seront effectuées par les médecins du travail, ou les autres professionnels des SST placés sous leur supervision.

Tout d’abord, le médecin du travail pourra prescrire et réaliser des tests de dépistage du Covid-19. Ces tests antigéniques seront déployés en entreprise sur la base du volontariat. Le ministère de la Santé finalise l’élaboration d’un protocole pour garantir le respect du secret médical, tout en permettant de déclencher le contact tracing en cas de résultat positif.

A priori, lorsque les vaccins seront disponibles, le médecin du travail pourra également procéder à la vaccination des salariés qui le souhaitent. Il a déjà la possibilité de participer aux campagnes de vaccination de la grippe saisonnière.

Par ailleurs, les SST représentent un interlocuteur clé dans l’accompagnement des salariés vulnérables depuis le début de la crise sanitaire. En effet, c’est vers la médecine du travail que vous devez vous tourner pour étudier les possibilités d’aménagement de poste. Lorsqu’il n’est pas possible d’assurer la sécurité du salarié ou de recourir au télétravail, le médecin du travail peut établir un certificat médical pour permettre le placement en activité partielle.

Enfin, le médecin du travail pourra prescrire ou renouveler un arrêt de travail, en cas d’infection ou de suspicion d’infection.

 

La gestion de l’épidémie de Covid-19, axe prioritaire des SST

 

Cette extension des prérogatives du médecin du travail s’inscrit dans un cadre plus général de renforcement du rôle des SST dans la gestion de la crise sanitaire. Les SST représentent en tout 17 000 collaborateurs, répartis sur 20 000 lieux d’accueil.

Rappelons que tout employeur a l’obligation de mettre en place un SST. Si votre entreprise compte moins de 500 salariés, vous devez adhérer à un SSTI (service de santé au travail interentreprises). Au-delà de 500, vous avez le choix entre adhérer à un SSTI ou opter pour un SSTA (service de santé au travail autonome).

De nombreuses entreprises, en particulier les TPE et PME, ont exprimé le souhait d’être mieux accompagnées à l’issue du premier confinement. Pour y répondre, le secrétaire d’État en charge des retraites et de la santé au travail a récemment demandé aux SST de se concentrer sur la prévention de la propagation du covid-19. Ce qui passe par le conseil aux employeurs quant à l’application du protocole sanitaire, l’accompagnement des personnes vulnérables, la participation aux opérations de dépistage et contact tracing, ou encore la détection des situations de vulnérabilité sociale et détresse psychologique. Les TPE et PME sont fortement encouragées à solliciter les SST pour toutes ces questions.

La définition de ces axes prioritaires doit permettre aux SST de se réorganiser afin d’accompagner les entreprises dans les meilleures conditions. L’enjeu étant de libérer du temps au médecin, à travers notamment la délégation de certaines tâches aux infirmiers.

 

Le report des visites médicales

 

Pour permettre aux SST de se concentrer sur la lutte contre la propagation de l’épidémie, certaines mesures mises en place lors du premier confinement ont été reconduites.

Les visites médicales qui doivent être réalisées dans le cadre du suivi individuel pourront être reportées dans un délai d’un an suivant l’échéance. Ce report exceptionnel s’applique également aux visites qui avaient déjà été reportées jusqu’au 31 décembre. Il s’agit notamment des :

  • Visites d’information et de prévention
  • Examens médicaux d’aptitude
  • Examens médicaux avant le départ en retraite
  • Suivi de la santé des salariés en CDD et intérimaires

Ces reports n’auront pas d’incidence sur l’embauche ou la reprise du travail.

Et cette mesure ne s’applique pas si le médecin du travail estime que la visite est indispensable compte tenu de l’état de santé du salarié ou des caractéristiques de son poste de travail.

Par ailleurs, le médecin du travail pourra avoir recours à la téléconsultation sous certaines conditions, et s’appuyer sur les infirmiers pour prendre en charge les visites de pré-reprise.